Sanglantes origines

Textes de René Girard, Walter Burkert, Renato Rosaldo, et Jonathan Z. Smith

 

Traduit par Bernard Vincent avec Mark Anspach et Lucien Scubla

Avant-propos de Lucien Scubla

 

Flammarion / Maintenant en poche...

 

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"Rencontre entre René Girard et trois spécialistes des phénomènes religieux (...), ces débats se sont déroulés en 1983 en Californie. Ils apportent un éclairage vivant et stimulant sur les malentendus qui accompagnent la théorie du Bouc émissaire."

—Cécilia Bognon-Küss, Philosophie Magazine

 

"Ce dialogue vif et franc (...) se lit comme on regarde un spectacle d'idées."

—Jean Birnbaum, Le Monde

 

"Girard expose sa théorie, ses interprétations et sa méthode, et sur chacun des points, il fera les frais d’une critique de la part de ses pairs. (...) Et l’on ne peut qu’admirer la ténacité de Girard qui se place toujours dans une attitude démonstrative cherchant à convaincre ses collègues et à vaincre les réticences (...) Au final, les positions épistémologiques radicalement divergentes tendent à une impossible entente actée entre les participants mais dont ressort néanmoins grandi le pouvoir d’intelligibilité de la théorie de Girard."

—Thibault Masset, L’Œil de Minerve

 

Voici quelques extraits de l'avant-propos de Lucien Scubla :

"C'est la seule occasion qui fut jamais donnée à René Girard de rencontrer longuement des spécialistes reconnus des phénomènes religieux, et de leur exposer sa conception du rôle éminent que ceux-ci ont dû jouer dans le processus d'hominisation; c'est la seule fois où il a pu recueillir directement leurs réactions, et avoir avec quelques-uns d'entre eux un débat très approfondi (...) Il en résulte des tensions qui viennent pimenter ces entretiens et leur donner l'allure d'une pièce de théâtre en quatre actes (...) Le débat porte essentiellement sur les relations qu'entretiennent les unes avec les autres, d'un côté, ces deux activités rituelles majeures que sont le sacrifice humain ou animal (Girard) et la chasse aux têtes (Rosaldo), de l'autre, ces deux activités apparemment plus profanes et utilitaires, mais tout aussi importantes, que sont la chasse (Burkert) et la domestication des animaux (Smith). (...) Le premier mot et le dernier mot reviennent au rituel, et les activités des chasseurs et des éleveurs se trouvent encadrées par celles des sacrificateurs et des coupeurs de têtes. Tout se passe donc comme si le livre, qui reproduit fidèlement l'ordre d'entrée en scène des principaux acteurs, rendait implicitement hommage, par sa seule architecture, aux auteurs qui, de Fustel de Coulanges à Arthur Maurice Hocart, en passant par Durkheim, ont tenté de montrer que presque toutes les activités spécifiquement humaines avaient une origine religieuse, que l'essentiel de la culture avait pris sa source dans les besoins du culte."